Face ร la chute des ventes des produits bio, les enseignes de la grande distribution rรฉduisent les commandes auprรจs des fournisseurs. Ces derniers dรฉnoncent un dรฉsengagement du marchรฉ au profit dโautres rรฉfรฉrences prรฉsentรฉes comme durables.
Depuis plus de dix ans, le marchรฉ bio enregistre une croissance remarquable, en parallรจle dโune prise de conscience collective des enjeux climatiques. Il a triplรฉ son volume de ventes pour atteindre 12 milliards dโeuros de chiffre dโaffaires en 2022, contre 4 milliards en 2012.
Le choix des alternatives abordables
Toutefois, depuis plusieurs mois, le secteur bio connaรฎt un lรฉger essoufflement. Selon les estimations des professionnels, les ventes de produits bio devraient ainsi dรฉgringoler cette annรฉe de prรจs de 10% dans la grande distribution. En cause, lโinflation qui a contraint les mรฉnages ร faire des arbitrages et ร se reporter sur des produits plus abordables.
La grande distribution se dรฉtourne du bio
Lโinflation alimentaire, en particulier, a atteint 15% en octobre, largement au-dessus de lโinflation gรฉnรฉrale. Sโils reconnaissent les effets dรฉvastateurs de cette situation sur le portefeuille des consommateurs, les producteurs bio accusent les enseignes de la grande distribution de prรฉcipiter la chute de leur marchรฉ. En effet, les retailers, qui reprรฉsentent 60% des ventes, auraient choisi de se dรฉsengager du bio, jugรฉ trop cher, pour se tourner vers dโautres rรฉfรฉrences.
Lutter pour ne pas devenir un marchรฉ de niche
Prรฉsentรฉes comme ยซ รฉthiques ยป ou ยซ durables ยป, ces rรฉfรฉrences sont plus abordables pour des Franรงais en quรชte dโรฉconomie. Les enseignes les mettent donc davantage en valeur dans leurs rayons que les produits bio, pourtant de meilleure qualitรฉ. Aprรจs avoir pointรฉ une multiplication nuisible des labels dits durables, les acteurs du bio crient dรฉsormais au ยซ greenwashing ยป.
Cet รฉcoblanchiment pourrait mettre en pรฉril des filiรจres entiรจres, prรฉvient la Fรฉdรฉration nationale dโagriculture biologique des rรฉgions de France (FNAB). La filiรจre se mobilise dรฉsormais pour ne pas devenir un marchรฉ de niche avec une part en dessous de 5% de lโalimentaire, contre 6% actuellement.